Depuis quelques années, de nombreuses femmes ont témoigné des violences subies pendant la grossesse et l’accouchement. Au début, les soignants ignoraient souvent ces témoignages, mais ils commencent à prendre des mesures pour y remédier. Il peut être difficile d’aborder ce sujet avec un gynécologue, car beaucoup refusent cette terminologie.
Cependant, les voix de ces femmes se sont fait entendre sur les réseaux sociaux et ont eu un impact important. Ce n’est que récemment que cette question a été discutée dans les médias et même au sein d’organisations professionnelles telles que l’Académie nationale de médecine ou le Conseil de l’Europe.
Les violences obstétricales : qu’est-ce que c’est ?
Les violences obstétricales correspondent à des pratiques violentes ou perçues comme telles par les femmes. Il s’agit d’actes non appropriés ou non consentis, tels que des épisiotomies et des touchers vaginaux pratiqués sans accord, ainsi que la non-utilisation de l’anesthésie pour des interventions douloureuses. Des comportements sexistes ont aussi été recensés lors de consultations médicales. Selon un rapport récent de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, ces comportements inacceptables sont documentés et doivent être combattus.
Exemples de mauvais traitements pendant l’accouchement
Le moment de l’accouchement peut parfois poser des problèmes entre la femme enceinte et l’équipe médicale. Des actes médicaux peuvent être réalisés sans consentement, des paroles blessantes ou des comportements inadaptés peuvent survenir. La femme enceinte vit un moment unique et stressant qui nécessite un respect spécifique de ses choix et de son corps. L’équipe médicale, malgré leur travail sous pression, doit faire le maximum pour que tout se passe au mieux.
La persistance d’une culture patriarcale dans le milieu médical peut conduire à des attitudes répréhensibles envers les femmes enceintes. Les personnalités de chacun peuvent également jouer un rôle dans la relation entre la patiente et le soignant lors de l’accouchement. Il est essentiel que cette relation se déroule comme on pouvait s’y attendre afin d’éviter tout problème potentiel.
Il est donc crucial que ces deux parties communiquent efficacement et respectent mutuellement leurs besoins pendant ce moment si important dans la vie d’une femme.
L’importance du projet de naissance
Les professionnels de la santé prennent désormais en compte les violences obstétricales et cherchent des solutions. L’Académie nationale de médecine met l’accent sur la formation des soignants à l’information et au respect de l’autonomie des femmes enceintes. Le Projet de naissance, établi entre le couple, la future maman et les soignants, permet d’envisager le suivi de grossesse et l’accouchement selon les souhaits exprimés par la femme tout en tenant compte des nécessités médicales.
En 2019, le Collège national des gynécologues obstétriciens a mis en place le label « Maternys » pour garantir la qualité des soins, la sécurité et la bienveillance envers les femmes enceintes dans les maternités. Ce label engage les maternités à publier leurs statistiques sur les césariennes et épisiotomies chaque année afin d’informer au mieux les femmes grâce à une approche douce, sensible et exhaustive.
Ces initiatives visent à améliorer l’expérience périnatale pour assurer un traitement respectueux, sécurisé et bienveillant aux futures mamans.